Flamarens

Château de Flamarens

FlamarensLe Château de Flamarens se trouve au cœur du village médiéval de même nom, face à l’église. 

Construit sur une terrasse dominante, il jouit d’un vaste panorama sur la campagne environnante. Il devait servir de sentinelle de relais avec les autres châteaux gascons voisins, tels ceux de Plieux, ou de Ste Mère.
Il est situé sur la Via Podiensis du pélerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle entre Saint Antoine-sur-l’Arrats et Miradoux.

Le castrum de Flamarens est signalé dès le XIIIe siècle, mais c’est surtout à partir du XVe siècle que remonte la construction du château encore visible aujourd’hui, époque où la famille de Grossoles s’y installe. On a ainsi retrouvé un bail de construction du château neuf de Flamarens conclu le 5 février 1469 entre Jean de Grossoles et  Jean Cazenove, tailleur de pierre limousin qui s’engagea à  le construire en 2 ans moyennant « 241 écus d’or, 50 mesures de blé, 21 pipes de vin rouge « bon, pur et naturel », 5 pipes de piquette, 7 porcs âgés de 2 ans et 2 vaches convenables »…

C’est probablement au XVIIIe siècle que le château est à son apogée. On disait d’ailleurs en gascon : Lo castèt de Flamarens, bèt dehore, bèt deguéns (le château de Flamarens, beau dehors comme dedans).

Plan - FlamarensMalheureusement un incendie suivi d’un pillage le ravage en 1943.
« Il reste fort peu de chose du décor intérieur. Suffisamment toutefois pour en apprécier la qualité : du décor d’origine, par exemple, l’audacieuse anse de panier des cheminées de l’office et de la cuisine, l’arc déprimé des portes de communication, le poutrelage mouluré (…)

Les délicates gypseries de ses plafonds, les trumeaux des cheminées de marbre, la niche d’une fontaine, relevaient avec les parquets au point de Hongrie et les lambris d’appui chantournés, des aménagements du XVIIIe siècle auxquels peu de pièces avaient échappé. » Jacques Gardelle

Il était alors la résidence préférée de la marquise Marie-Françoise de Flamarens, parente de Madame de Sévigné.

Au XXe siècle, ce lieu inspira à Pierre Benoît un de ses derniers romans, intitulé « Flamarens ».

Pour retrouver aujourd’hui le château d’origine, il faut, comme le conseille de J.H. Ducos « faire abstraction d’un vieux fortin sur lequel le nouveau corps de logis est venu se greffer (…) si le plan primitif s’est ainsi trouvé compliqué par l’addition d’un nouveau corps de bâtiment et par l’articulation à la veille souche de tours rondes et carrées, son caractère n’a pas été modifié (…) Il demeure compact, ramassé, ignorant la symétrie (…) un bloc, un parallélépipède massif dans lequel nous retrouvons la compacité de l’ancêtre du XIIIe siècle dont il ne diffère que par l’adjonction de tours en hors-d’œuvre mais encore si solidement ancrées qu’elles ont l’air de ne faire qu’un avec le corps du bâtiment. »

Le Château de Flamarens est actuellement une propriété privée. Bien qu’endommagé, il reste un exemple intéressant et imposant de l’architecture seigneuriale gasconne. Il conserve toujours ses éléments défensifs dont deux tours et le donjon du début du XVIe s. 

Il fait, depuis des années, l’objet d’importantes restaurations de la part de l’actuel propriétaire et il est ouvert au public pendant une partie de l’année.

La seigneurie de Flamarens sous la maison des Grossoles

« La maison de Grossoles, dont les seigneurs de Flamarens sont une branche, est une des plus considérables et des plus distinguées dans la province de Guienne, où elle a possédé des emplois et des dignités honorables, ecclésiastiques et militaires, et pris des alliances avec les maisons les plus illustres du royaume. » Père Anselme

Parmi cette lignée célèbre, certains personnages ont marqué leur temps ;

- Jean de Grossoles, le premier occupant de Flamarens, est celui qui y entreprend la construction du château. 

- Un siècle plus tard, en 1545, c’est Herrard de Grossoles, élu évêque de Condom en 1521 qui est à l’origine de la construction de l’église de Flamarens. Qualifié de grand bâtisseur, c’est à lui que l’on doit l’achèvement des travaux de la cathédrale de Condom ainsi que la réalisation du cloître, sans compter de nombreuses chapelles dans son diocèse.

- On remarque, en 1560, Renaud de Grossoles sénéchal des pays de Marsan, puis sénéchal des Tursan et de Gavaudan, gouverneur de Mont-de-Marsan et chevalier de l’ordre du Roi. Le roi Henri III lui écrira plusieurs lettres en citant cette distinction. 

- En 1609, un autre Jean de Grossoles épouse Françoise d’Albret, cousine d’Henri IV. A la suite de cette alliance, la branche des Flamarens est  rattachée à la branche des Bourbons et les Grossoles de Flamarens sont autorisés à porter écartelées dans leur blason, les armes de France. 

- En 1641, Antoine Agesilas de Grossoles est célèbre pour avoir été l’amant de Mademoiselle de Montpensier. 

- Quelques années plus tard, François Gaston de Grossoles doit sa renommée à son exil en Espagne pour cause de duel…

Cette grande famille disparaît en 1878 avec la mort de Jules Alexandre, comte de Flamarens conseiller général et sénateur du Gers sous Napoléon III. Sans postérité, la maison de Grossoles s’éteint après avoir fourni une brillante lignée de 15 seigneurs-marquis de Flamarens.

On pouvait encore lire, il  y a quelque temps, sur la simple tombe de Jules Alexandre, cette épitaphe : Aux premiers Grossoles 1184, les deux derniers Grossoles de Flamarens 1874.