Le vrai d'Artagnan

La vie de Charles de Batz de Castelmore, dit d’Artagnan, se déroule au XVIIe siècle.

Ce Capitaine-Lieutenant des Mousquetaires du Roi, cadet de Gascogne, meurt au champ de bataille en 1673. Il a environ soixante ans et a bien connu Mazarin, Anne d’Autriche et Louis XIV qu’il a successivement servi avec fidélité et courage...

...Près de cent cinquante ans plus tard, un romancier de génie du nom d’Alexandre Dumas remarque ces « Mémoires » et, avec l’aide de son acolyte Auguste Maquet, les transforme en un célèbre roman intitulé « Les Trois Mousquetaires ».
A partir de cette date, soit 1844, D’Artagnan devient connu par des millions de lecteurs et sa renommée fait le tour du monde… tout au moins un certain d’Artagnan, premier héros de cape et d’épée...

...A la fin du XIXe siècle, Jean de Jaurgain, membre correspondant à Madrid
de l’Académie Royale, effectue des études biographiques sur les « vrais » mousquetaires dont parle Dumas, et retrace partiellement l’histoire
de d’Artagnan...

...Il faut cependant attendre 1912, pour que d’Artagnan trouve enfin son premier biographe en la personne de Charles Samaran. Ce Gascon, Directeur des Archives de France, entreprend un travail de recherche approfondi qui permet de retracer la vraie vie de ce Capitaine des mousquetaires, que le flamboyant héros de légende avait commencé à effacer des mémoires. A partir de cette parution, plusieurs auteurs, historiens, chercheurs, universitaires, journalistes, vont marcher sur les traces de M. Samaran. A la lumière de toutes ces investigations et écritures, Charles de Batz de Castelmore revient peu à peu à la vie, sa vraie vie...

...Armand Praviel, André Laffargue, Jean-Christian Petitfils, Odile Bordas, Stéphane Beaumont et d’autres encore, ont continué à fouiller les archives, à confronter les témoignages, à faire parler l’histoire pour livrer des portraits de plus en plus précis de cet homme hors du commun...

...L’histoire de d’Artagnan, présentée ici, leur rend hommage. Plutôt que d’ajouter une ultime version qui, au stade des recherches déjà entreprises, n’apporterait que du plagiat, elle souhaite rendre à chacun sa part du récit afin que de nouveux lecteurs s’ajoutent à ceux qui les connaissent déjà...

Le vrai d’Artagnan qui s’offre ainsi aux internautes doit tout à ces auteurs qui ont réussi à le réhabiliter. Le pari était d’autant plus difficile que le personnage de Dumas s’est fait de plus en plus séducteur au fil du temps, en habit de cinéma, de bandes dessinées, de dessin animé.

Mais comme le personnage authentique est brillant et que ses biographes sont talentueux, il est heureux de constater que, près de quatre siècles avec sa naissance à Lupiac, dans un petit village de Gascogne, d’Artagnan a toujours des choses à nous faire découvrir.

1883-84 et 1910 - Jean de Jaurgain

Jaurgain

« Troisvilles, d’Artagnan et les trois mousquetaires, Etudes biographiques et héraldiques »
Honoré Champion éditeur

• Jean de Jaurgain était un historien béarnais, membre correspondant de l'Académie royale de l'histoire de Madrid.

Extrait de l’avant-propos :
« On pourra juger par les pages qui vont suivre et qui ne sont pas sans intérêt pour l’histoire générale de la Noblesse française, combien peu est fondée l’opinion répandue par les manuels modernes que, sous l’ancien régime, les grandes charges militaires et civiles étaient l’apanage exclusif d’une caste fermée, et que les anoblis formaient une catégorie inférieure fort dédaignée du souverain et des gentilshommes d’anciennes extraction. Rien n’est moins vrai (…) Que de familles devenues considérables dans l’aristocratie française ont eu une origine aussi modeste que les Peyré-Troisvilles, les Batz-Castelmore d’Artagnan, les Sillègue-Athos, les Portau, les Baas et les Boeil ! »

1912 (réédité en 1967) - Charles Samaran

Samaran« D’Artagnan »
Editions Calmann-Lévy
(ré-édition Bouquet – Auch)

• Charles Samaran est né en 1879 à Cravencères, près de Nogaro dans le Gers.
Après être sorti Major de l’Ecole des chartes, il suit l’enseignement de l’Ecole de Rome et entre aux Archives Nationales en 1904 dont il deviendra par la suite, directeur, ainsi que membre de l’Institut.

Extrait du chapitre premier :
« Cette renommée universelle, Charles de Batz-Castelmore, dit d’Artagnan – ce sont les seuls noms et titres que notre héros ait le droit de porter devant l’histoire – n’en a joui ni de son vivant ni même longtemps après sa mort. Ce fut assurément un brave gentilhomme, un homme de guerre expérimenté, à l’occasion un adroit diplomate, et, en toutes circonstances, un Gascon souple et délié sans être courtisan. (…) Quand il mourut, en valeureux soldat, chacun exalta à l’envi la conscience, le zèle, la bravoure, la générosité du parfait galant homme qu’il était. Mais là s’arrêta sa gloire, car – il faut bien le dire – c’est à des chances fort imprévues que d’Artagnan a dû son immense fortune posthume. »

1933 - Armand Praviel

Praviel« Histoire vraie des Trois Mousquetaires »
Editions Flammarion – Collection « Hier et aujourd’hui »

• Armand Praviel est né 1875 à l’Isle Jourdain, dans le Gers. Ce personnage haut en couleurs adopte, à 24 ans, une cape noire doublée de velours rouge qu’il ne quittera pas de toute sa vie et avec laquelle il a été enterré. Fait prisonnier pendant la première guerre mondiale, il écrit son premier roman qui remporte un vif succès. Il est, durant sa vie, poète, journaliste, critique littéraire, comédien de théâtre et romancier.

Extrait :
« Comme l’a dit M. Charles Samaran (…) D’Artagnan, c’est le Gascon, disons mieux : le français par excellence (…) Ajoutons avec moins d’indulgence : le type conventionnel dont a vécu notre littérature du XIXe siècle et qui a fait rêver nos grands mères, le type de chevalier français, du jeune colonel de M. Scribe, téméraire, vaniteux, dépensier, volage, frondeur et généreux, l’homme à barbiche et moustaches, dont la caricature survit encore aujourd’hui. Voilà le mousquetaire-type tel que le prolonge parmi nous son immortalité. A nos lecteurs de dire s’ils ne le préfèrent pas tel qu’il a vécu. »

1979 - André Laffargue

Laffargue« En visite chez d’Artagnan et autres mousquetaires gascons et béarnais. »
Editions CTR Marsolan – Promenades en Gascogne

• Gascon de souche, André Laffargue, officier de Saint-Cyr, se distingue durant la première guerre mondiale en repoussant une attaque ennemie. Promu colonel en 1939, il est nommé général en 1942 puis entre dans la Résistance. En 1944, il devient l’adjoint du Général de Lattre de Tassigny. Historien émérite, il a voulu faire connaître sa région d’origine au travers des personnages illustres qui ont fait son histoire.

Extrait de l’introduction :
Artagnan, dont Courtilz de Sandras, peu fixé sur les origines de son héros, fait un Béarnais, était Gascon.(…) Par contre Troisville (ou Tréville), le capitaine des Mousquetaires et les Trois Mousquetaires, Athos, Portos et Aramis, étaient Béarnais. Est-il besoin d’ajouter que, Gascons et Béarnais, parlant le même langage, vivant sous le même ciel et sur des coteaux analogues, sont frères. D’ailleurs, quoique né à Pau, Henri IV ne se disait-il pas Gascon ?

1981 - Jean-Christian Petitfils

petitfils« Le véritable d’Artagnan »
Editions Tallandier

• Né en 1944, Jean-Christian Petitfils est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques, docteur en Sciences Politiques et licencié ès lettres et droit.
A côté d’analyses de sciences politiques, il est un grand spécialiste de la France classique, et l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages dont certains sont consacrés à l'histoire des idées politiques et d'autres à l'histoire des XVIIe et XVIIIe siècles.

Extrait de la jaquette :
La destinée posthume de d’Artagnan (né vers 1613 et mort en 1673) est l’une des plus étranges qui soient. Totalement défiguré – mais avec quel génie ! – par Dumas père et davantage encore – mais avec infiniment moins de talent – par Courtilz de Sandras, célèbre faussaire de la fin du XVIIe siècle, ce cadet de Gascogne « monté à Paris » est inconnu au point qu’on a pu se demander s’il avait vraiment existé (…)
Oui, d’Artagnan a existé ! Sa vie héroïque et agitée n’est ni celle de ses prétendues Mémoires (dus en réalité à Courtilz de Sandras) ni celle de Dumas mais elle les vaut bien ! Elle reste à découvrir. Jean-Christian Petitfils ne décevra pas ses lecteurs !

1995 et 2001 - Odile Bordaz

Bordaz« D’Artagnan, mousquetaire du roi. Sa vie, son époque, ses contemporains. »
Editions du Griot 1995

« D’Artagnan, Capitaine Lieutenant des Grands Mousquetaires du Roy »
Editions Balzac 2001

• Conservateur du patrimoine, Odile Bordaz est actuellement administrateur du château de Vincennes. Historienne, docteur en histoire de l’art, elle est également romancière. Tant par ses attaches familiales que par ses fonctions de conservateur des musées du Gers, voici quelques années, Odile Bordaz connaît particulièrement bien l’histoire de la Gascogne et de ses mousquetaires, auxquels elle a déjà consacré plusieurs études et expositions.

Extrait de la jaquette de 2001 :
Cet ouvrage est le résultat de plusieurs années de nouvelles recherches menées à travers l’Europe, sur les lieux mêmes où le capitaine-lieutenant des mousquetaires a vécu et est intervenu. Il s’appuie sur des documents inédits, permet de découvrir des éléments inattendus et éclaire d’un jour nouveau ce personnage, qui fut bien plus qu’un héros de cape et épée.
Passionnant à plus d’un titre, le « vrai d’Artagnan » n’a rien à envier au héros de légende. Il en a la bravoure, le panache et la gloire. La réalité n’est-elle pas parfois plus belle que la fiction ?

1999 - Stéphane Baumont

Baumont« D’Artagnan – Des siècles d’aventure de cape et d’épée »
Editions Privat – Collection « Pages Grand Sud »

• Stéphane Baumont entretient plusieurs passions : pour la Gascogne, ses hommes, ses lieux de mémoire et la culture du terroir, autant que pour l’enseignement universitaire qu’il dispense à Toulouse où il est maître de conférences, spécialiste de droit constitutionnel et de philosophie politique.

Extrait de la jaquette :
Cet ouvrage retrace l’histoire du plus célèbre des mousquetaires et analyse, pour la première fois, la construction et le développement d’un mythe qui a traversé les siècles au point de faire du XXe siècle, grâce au cinéma, le « siècle d’Artagnan ».

... et aussi ...

• 1963 
Pierre de Montesquiou 
« Le vrai d’Artagnan » 
Editions Julliard

• 1982 
Henri Castex
« Les d’Artagnan dans l’histoire » Editions LPF

• 1994
Geneviève Farret
« D’Artagnan »
Conseil Général et CDDP du Gers

• 1998
Sylvie Monin
« Les Artagnan en Bourgogne »
Edité par l’Association d’Artagnan

• 2001
Henri Nicolas
« Et Charlotte épousa d’Artagnan… »
Editions de l’Armançon

• 2005
Odile Bordaz
« Sur les chemins de d’Artagnan et des mousquetaires »
Editions Balzac